Le marquis de Sade à Aix
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On peut dire que Donatien Alphonse François de Sade (1740-1814) haïssait Aix. En effet, il y subit cette condamnation: "Le sieur Sade, dit la sentence, aura, sur l'échafaud la tête tranchée et le valet, sur une potence sera pendu et étranglé". De fait, c'est en effigie que les coupables seront exécutés, le 12 septembre 1772, sur la place des Prêcheurs.

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Tout cette histoire avait commencé par un coup de blues du marquis dans son château de Lacoste (propriété aujourd'hui de Pierre Cardin). En effet, n'ayant pas d'abonnement Canal + qui lui aurait permis de dégorger ses humeurs devant un film porno, il devait oublier le virtuel et se contenter du réel !!! Dans ces cas là, il demandait à son fidèle valet Latour (les valets sont toujours fidèles) de lui préparer un plan cul au Carlton de Marseille !!!

C'est en 1772, dans une chambre au troisième étage du 15 bis de la rue d'Aubagne à Marseille, avec 4 filles publiques. Mariette Borely née à Valensole 23 ans, Marianne Laverne, lyonnaise, 18 ans, Marianette Laugier d’Aix, 20 ans et Rose Coste même âge née dans le Rouergue, que se déroule la partie fine. Dès son arrivée dans la chambre où l’attendaient ces demoiselles, le marquis sort de sa poche des pastilles aphrodisiaques à la mouche cantharide.

Pour avoir absorbé trop de pilulles, l'une des jeunes femmes se croit empoisonné et porte plainte pour flagellation reçue et infligée, futution (possession charnelle), pédication (coït anal), sodomie et empoisonnement selon le rapport de police.

Le marquis n'échappera à ce sort fatal en fuyant en Italie avec sa belle soeur qui était religieuse !

justine sadeSade ne pardonnera jamais à Aix de l'avoir condamné et il va se venger d'abord par l'écrit du Président Fontanis qui a obtenu sa condamnation. Il publie en 1787 ce texte sous le titre du président mystifié dans les "Historiettes, Contes et Fabliaux" : « C'est une espèce de bête... rigoriste par état, minutieux, crédule, entêté, vain, poltron, bavard et stupide par caractère, tendu comme un oison dans sa contenance, grasseyant comme Polichinelle, communément efflanqué, long, mince et puant comme un cadavre... Au-dessus de la taille grêle, et même un peu voûtée..., on apercevait chez M. de Fontanis un occiput étroit, peu bas, fort élevé par le haut, décoré d'un front jaune que couvrait magistralement une perruque à plusieurs circonstances, dont on n'avait point encore vu de modèle à Paris; deux jambes un peu torses soutenaient avec assez d'appareil cet ambulant clocher, de la poitrine duquel s'exhalait, non sans quelques inconvénients pour les voisins, une voix glapissante, débitant avec emphase de longs compliments moitié français, moitié provençaux, dont il ne manquait jamais de sourire lui-même avec une telle ouverture de bouche que l'on apercevait alors jusqu'à la luette un gouffre noirâtre, dépouillé de dents, excorié (écorché) en différents endroits... Indépendamment de ces attraits physiques, M. de Fontanis avait des prétentions au bel esprit... Une seule classe d'individus avait des droits sur l'âme cuirassée de M. de Fontanis, c'était celle des catins ».

Cett haine d'Aix, le marquis l'évoque encore 15 ans après avoir échappé au billot : « Quant à Aix, ce «bourbier d'Aix», elle est « la ville de l'échafaud toujours dressé par des marchands de thon accidentellement vêtus d'un jaquette, dont pas un seul ne sait seulement le français ».

 


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